18/01/2025

FRANCISCO CARRIÓN
“Le régime marocain n’est pas viable. Un soulèvement populaire est inévitable”
Entretien avec le journaliste marocain Aboubakr Jamaï


Francisco Carrión, El Independiente, 7 / 01 / 25
Traduit par Tafsut Aït Baâmrane, Tlaxcala
                  
Il dit être « radioactif » dans les milieux du pouvoir espagnol et français, mais son analyse et sa connaissance des tenants et aboutissants du Maroc sont des trésors. Aboubakr Jamaï, journaliste et homme d’affaires marocain en exil, connaît bien le passé du régime alaouite, ses projets d’ouverture aujourd’hui enterrés et son engagement renouvelé en faveur de la répression et des privilèges d’une élite qui partage un avenir sur lequel planent de sombres nuages.

« Je n’ai rien à cacher. Je dis la même chose à la presse et derrière des portes closes », déclare-t-il au pied levé dans un long entretien accordé à El Independiente. En 1997, Aboubakr Jamaï (Rabat, 1968) fonde à 29 ans Le Journal Hebdomadaire et, un an plus tard, son pendant arabophone, Assahifa al-Ousbouiya. Son journalisme inconfortable, compris comme un appel à la démocratisation du royaume, est devenu la cible de la colère du gouvernement, en particulier après l’accession au trône de Mohammed VI en 1999. Il a résisté à la diffamation, à l’interdiction, à la censure et à l’asphyxie économique pendant plus d’une décennie. En février 2010, Jamaï a annoncé sa fin. « Le journalisme sérieux est devenu impossible au Maroc aujourd’hui », plaide-t-il devant la foule.

Lauréat du prix international de la liberté de la presse décerné par le Comité pour la protection des journalistes,  Jamaï réside aujourd’hui à Madrid, où il est doyen de la Donna Dillon Manning School of Global Affairs de l’American College of the Mediterranean.

Question : Comment le Maroc est-il perçu de l’étranger ?
Réponse : L’État et le régime marocains nous disent que tout va bien, mais apparemment tout ne va pas bien. La raison pour laquelle je commence à m’inquiéter de la santé du monarque est qu’elle a des implications en termes de gouvernance du pays, parce que le roi est si important d’un point de vue constitutionnel que son bien-être est essentiel pour comprendre ce qui se passe dans le pays. S’il ne fonctionne pas pleinement, qui est responsable, qui prend les décisions ? Je pense que le roi a toujours été en charge. Il n’a peut-être pas prêté attention à certaines questions, mais c’est lui qui prend les décisions en dernier ressort. Je n’ai jamais cru que certaines décisions importantes avaient été prises sans son approbation, même lorsqu’il était à l’étranger. Je ne pense pas que de grandes décisions aient été prises sans qu’il en soit informé. La grande question est de savoir s’il est vraiment bien informé de ces décisions. Nous savons qu’il y a une sorte de division du travail autour de lui ; que le volet politique de sécurité, par exemple, était entre les mains d’Ali El Himma.
Q.- Où se place le chef de l’appareil policier, Abdellatif Hammouchi, dans cette division du travail ?
R.- C’est un des débats au Maroc, mais il est très peu probable qu’il ait pris la place d’El Himma. Il y a une constante dans le gouvernement du roi : les gens qui sont proches de lui sont des gens qui ont littéralement étudié avec lui à l’université. Ceux qui occupent encore les postes les plus importants sont des gens qui étaient avec lui dans ce que j’appelle sa zone de confort psychologique. Il est intéressant de les comparer à ceux qui entouraient Hassan II. La principale différence est que la plupart de ceux qui étaient avec Hassan II avaient une réputation bien établie en dehors du palais et avaient leur propre itinéraire politique. Ils étaient des personnalités à part entière. Aujourd’hui, ce sont ses amis. Au-delà du fait qu’ils sont autour de lui, ils sont inconnus. Je veux dire que si l’on retire de leur CV le fait qu’ils fréquentent le palais, qui sont-ils ? Ils n’ont aucune expérience professionnelle ou autre en dehors du palais.
Q.- Quel est le résultat de son gouvernement ?
R.- Je mentionne toujours les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale et c’est l’un des rares qui commence avant Mohamed VI. Vous pouvez voir l’évolution au cours des dernières années de Hassan II et immédiatement après en termes de corruption ou de libertés politiques. On peut voir qu’elle progresse positivement jusqu’en 2000 et qu’elle se dégrade depuis. Depuis le début de la monarchie de Mohammed VI, les droits humains et la liberté d’expression se sont dégradés par rapport aux dernières années de Hassan II.
Q.- Mais dans les premières années du règne de Mohammed VI, on projetait l’image d’un monarque compréhensif. On le surnommait « le roi des pauvres »...
R.- C’est une des raisons pour lesquelles, en tant que journaliste, j’ai eu des problèmes parce que dès le début nous avons commencé à tirer la sonnette d’alarme, parce que pour nous les signes avant-coureurs étaient déjà là. L’attitude de la monarchie à l’égard des entreprises est un indicateur important, car Hassan II, au cours de ses dernières années, a désengagé la monarchie du secteur privé. Un tournant important dans l’histoire politique récente du Maroc est ce qui s’est passé entre 2001 et 2003. Si l’on compare ce qui s’est passé dans la région dans les années 1990, on constate une régression en termes de droits humains et de démocratie. Il y a eu un proto-Printemps arabe. Les premières élections démocratiques dans le monde arabe ont eu lieu en Algérie en 1999. Elles ont débouché sur une guerre civile, mais il s’agissait d’élections démocratiques. Les élections les plus libérales de l’histoire de la Jordanie ont eu lieu en 1989, par exemple, et le Maroc a également rejoint la vague. La différence entre le Maroc et les autres pays est que le Maroc n’a pas reculé dans les années 1990. Hassan II a continué sur sa lancée. Je ne pense pas qu’il y ait eu un autre pays qui ait maintenu l’élan d’ouverture aussi dynamique que le Maroc, et le Maroc a été une bonne exception dans les années 1990. Il n’a jamais été une démocratie. Et cela a duré jusqu’au début des années 2020. Mon journal a été interdit à deux reprises en 2000. Hassan II ne l’a jamais interdit et j’ai été rédacteur en chef de novembre 1997 jusqu’à sa mort en juillet 1999 et nous n’avons jamais été interdits.
Q.- J’ai cru comprendre que pour vous, ce qui se passe au Maroc était prévisible ?
R.- Oui, bien sûr. Pour moi, les choses ont commencé à mal tourner très tôt. Tout d’abord, l’interdiction des journaux. Si vous regardez en arrière, vous vous rendez compte que les premières personnes qui ont été arrêtées sur la base des nouvelles lois antiterroristes étaient des journalistes, vous savez, après 2008. L’une des principales raisons pour lesquelles ce faux récit d’ouverture a persisté est liée au parti socialiste en France. Hassan II a nommé Abderrahmane Youssoufi premier ministre parce qu’il avait besoin du soutien des socialistes à l’étranger sur la question du Sahara. Cette nomination l’a aidé à s’entendre avec le Parti socialiste français.
Q.- Quel est l’héritage de Mohamed VI ?
R.- C’est une occasion manquée.
Q.- Je ressens une certaine méfiance à l’égard de l’Europe et de ses relations avec le Maroc...
R.- Lorsque nous avons été interdits de travailler en tant que journalistes et de publier, le seul pays où nous avons trouvé une société civile qui nous a soutenus ont été les USA. Je n’ai pas beaucoup d’espoir du côté de l’Europe en ce qui concerne les droits humains au Maroc. Leurs propos ne résonnent plus en moi. D’abord, la proximité entre les socialistes français et marocains a sacrifié les militants des droits humains et les démocrates. Ils ont acheté le discours des socialistes marocains. La deuxième raison est ce que j’appellerais la maladie française : le problème de l’islamisme. Il s’agit de la notion selon laquelle l’alternative aux socialistes et même au régime marocain est l’islamisme, ce qui, soit dit en passant, est conceptuellement stupide parce que la nature du régime actuel est islamiste. La raison pour laquelle le roi est roi est qu’il dit être un descendant du prophète et qu’il gouverne selon la loi de Dieu.
Lorsque vous parlez en ces termes, ceux d’entre nous qui, au Maroc, croient en la démocratie et aux libertés, s’entendent dire que nous sommes les idiots utiles de l’islamisme, que nous préparons le terrain pour l’islamisme. Et ceci est basé sur une vision très orientaliste selon laquelle nos sociétés sont des sociétés islamiques, ce qui n’est pas vrai. Nos sociétés sont très complexes. La preuve en est que les quelques ouvertures que nous avons eues dans la région en termes d’élections n’ont pas été balayées par les islamistes. Pas même en Tunisie. Et même si l’opposition était fracturée et brisée, elle n’a pas été en mesure d’obtenir de fortes majorités où que ce soit. La troisième raison concerne l’Espagne. Si vous me demandez pourquoi Pedro Sánchez fait ce qu’il fait vis-à-vis du Maroc, c’est parce que le Maroc est devenu beaucoup plus offensif dans sa diplomatie et utilise des arguments qu’il n’utilisait pas officiellement auparavant : « si vous ne jouez pas le jeu avec nous, nous vous ouvrons les portes de l’immigration ». C’est en mai 2022 que les Marocains ont envoyé des milliers de personnes à Ceuta, ce qui n’était pas arrivé auparavant.
Il y a aussi une nouvelle stratégie de diplomatie et de sécurité. Hammouchi est décoré en Espagne et en France. Il voyage aux USA et est proche du FBI et de la CIA. Il ne donne pas d’interviews, mais il publie des photos. Des gens écrivent des articles publicitaires sur eux. Ce n’était pas le cas auparavant.
Q.- Il semble que la diplomatie et l’appareil sécuritaire du Maroc gagnent la partie...
R.- Je ne sais pas, qu’avons-nous gagné exactement ? Si vous me demandez en termes d’efficacité, le jury n’a pas encore tranché. Le Roi a fait un discours et a dit que la lentille à travers laquelle nous allons juger nos partenaires dans le monde est leur attitude envers le Sahara Occidental. Quelle est votre mesure ? Quand on me dit que j’ai réussi, qu’avez-vous réussi à faire exactement ? Ce que le Maroc cherche, c’est la reconnaissance par l’ONU du fait que le Sahara occidental est marocain, donc pour moi c’est la mesure. Ce n’est pas le cas si Sanchez envoie une lettre et se contredit ensuite lorsqu’il s’exprime à l’ONU. Il en va de même pour les USA et la France, qui sont de plus gros poissons, car ils disposent d’un droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU.
Q.- Le plan marocain d’autonomie pour le Sahara a été présenté en 2007 et n’a pas été développé depuis.
R.- A l’époque, j’ai interviewé Mohamed Abdelaziz [le défunt leader du Polisario] pour lui demander ce qu’il pensait du plan d’autonomie et il n’a pas dit non. Il a dit que pour le moment, nous avions le processus de l’ONU : « voyons ce qui se passe et ensuite parlons ». Je l’ai interviewé à l’hôtel Mayflower à Washington. À la fin de l’entretien, l’un de ses conseillers est venu me voir et m’a dit : « Si le plan d’autonomie nous aide à sauver la face, pourquoi pas ? » Je l’ai écrit et personne n’a dit que c’était faux. Pour moi, le problème du plan d’autonomie n’est pas que le Sahara le rejette, c’est la hiérarchie des choses à faire pour avoir un plan d’autonomie acceptable. Le plan d’autonomie du Maroc n’est pas assez bon parce que nous n’avons pas les institutions pour le mettre en œuvre. Dans les déclarations de l’ambassadeur allemand à Rabat qui ont provoqué la crise avec l’Allemagne, il a dit quelque chose d’essentiel : si les Marocains pensent que les réformes de régionalisation qu’ils sont en train de faire sont suffisantes, ils se trompent. C’est mon attitude depuis le début.
Q.- Et que pensez-vous actuellement du plan d’autonomie pour le Sahara ?
R.- Le Maroc n’est pas capable. Nous n’avons pas les institutions pour mettre en œuvre un plan d’autonomie. Nous n’avons pas de système judiciaire indépendant. Nous ne sommes pas constitutionnellement développés pour avoir un plan d’autonomie internationalement acceptable. C’est notre problème et j’ai souvent dit en plaisantant que si le Polisario voulait ennuyer les Marocains, il devrait dire : « Oui, discutons de votre plan d’autonomie de trois pages ». Le Maroc n’a pas de plan sérieux parce que nous n’avons pas les bonnes institutions. Nous sommes institutionnellement sous-développés pour ce genre de choses parce que nous ne sommes pas une démocratie et nous demandons au monde de reconnaître que ces gens sont des Marocains. Donnez-nous ces gens qui sont les nôtres. Hassan II a utilisé une formule intéressante : « Je veux que l’ONU me donne mon titre de propriété ». Si tel est l’objectif, je ne pense pas que nous ayons fait beaucoup de progrès car, en fait, nous sommes toujours dans les résolutions de l’ONU. Il y a un paragraphe sur la solution politique et le respect du droit à l’autodétermination des peuples. Tant que cette phrase existera, nous ne gagnerons pas.
Nous en sommes toujours au même point. L’une de mes questions est de savoir pourquoi le Polisario est aujourd’hui totalement opposé au plan d’autonomie. Il ne parle que du droit à l’autodétermination. Que s’est-il passé en 2000 pour que le Polisario change d’avis ? Le Maroc était perçu comme un pays en voie de démocratisation et le Polisario a pris peur, car il craignait que son peuple ne l’accepte. La stratégie du Maroc devrait être telle que le peuple du Sahara pèse essentiellement deux choses : la démocratie et la liberté ou l’indépendance. Parce que si vous avez l’indépendance, il n’est pas sûr que vous soyez une démocratie... mais si vous l’avez déjà, si vous êtes sous le gouvernement d’un État qui se démocratise vraiment et que vous pouvez voir que vos ressources sont investies dans votre partie du pays ; si vous voyez que vous êtes traités de manière égale, que vous avez la liberté d’expression, que vous avez toutes ces choses, alors vous pourriez vous demander pourquoi l’indépendance. Parce que l’Algérie n’est pas la plus grande démocratie du monde et je sais que mes dirigeants ont un lien très fort avec les Algériens. Qu’est-ce que cela signifierait pour mon gouvernement ? Je ne soutiens pas l’argument marocain selon lequel il s’agirait d’une dictature. Je n’en sais rien. Je ne préjuge pas.
Q.- Mais cette possible stratégie de séduction est complètement enterrée aujourd’hui ?
R.- Aujourd’hui, il ne semble pas y avoir d’autre voie que le système prédateur du business royal, la collaboration avec les puissances du monde en torturant les gens qu’ils pensent être des terroristes ; l’arrêt de l’immigration s’ils le veulent en échange de la propriété marocaine du Sahara. Les droits humains ne nous intéressent plus. Nous avons maintenant une diplomatie de la sécurité.
Q.- Y a-t-il encore de la place pour une démocratisation au Maroc ?
R.- Oui, bien sûr. Je n’ai pas de réponse à cette question, mais je vais vous dire ce que je ne sais pas avec certitude. Ce que je sais avec certitude, c’est que ce régime n’est pas disposé à se démocratiser et qu’à un moment donné, il y a eu un espoir que ce régime soit disposé à s’ouvrir. L’indice de Freedom House est très utile. Hassan II a laissé un régime sans journalistes en prison, à quelques exceptions près, mais sans prisonniers politiques majeurs. Aujourd’hui, nous avons des prisonniers politiques et la torture au Maroc.
Q.- Le Maroc actuel est-il viable à long terme ?
R.- Je ne pense pas que ce type de gouvernement soit viable, mais il y a une bonne nouvelle dans l’histoire récente du Maroc, qui pour moi est formidable : lorsque nous avons eu le printemps populaire et le soulèvement du Rif, cela a montré que nous avons un peuple pacifique. Nous avons des gens organisés et articulés qui ne travaillent pas dans le cadre de syndicats, qui ne travaillent pas dans le cadre de partis politiques. Il existe donc une société en dehors de la société politique publique officielle qui est en fait beaucoup plus mûre que je ne le pensais moi-même. Je n’ai pas grandi à Casablanca, mais je la connais très bien. Il y avait des dizaines de milliers de personnes qui manifestaient dans un quartier très populaire. Pas une seule vitre n’a été brisée. Et je connais ces quartiers, il n’y a pas un jour sans qu’il y ait des pleurs, sans qu’il y ait des bagarres. Dans le Rif, c’était exactement la même chose. La violence est toujours venue de l’État.
Q.- Y aura-t-il un nouveau soulèvement à l’avenir ?
R.- Je pense que c’est inévitable. Lorsque vous analysez ce qui s’est passé dans toute la région et que vous voulez identifier le secteur démographique qui a été le principal moteur du Printemps arabe et du soulèvement du Rif, il s’agit de la jeunesse urbaine qui est au chômage, plus éduquée que le reste de la population et plus active. Par rapport à 2010, la situation est pire au Maroc parce que le régime n’a pas réussi à résoudre le problème principal, qui est de donner des emplois aux jeunes, qui sont ceux qui se rebellent. Nous sommes dans un monde différent avec l’internet. Ils y ont accès. J’emmène des étudiants usaméricains au Maroc et chaque fois que j’y vais, je suis stupéfait par le nombre de jeunes que nous rencontrons et qui ont appris l’anglais en regardant YouTube. Les gens ont donc d’autres moyens d’augmenter leur QI et pour moi, le QI de la société a augmenté non pas à cause du système éducatif, mais parce qu’ils sont exposés au reste du monde. La contestation va continuer à se développer. Nous ne prêtons pas trop attention à ce qui se passe démographiquement au Maroc. Aujourd’hui, la pyramide des âges marocaine commence à ressembler à une femme enceinte. La majorité de sa population est la partie productive entre 20 et 40 ans. La croissance moyenne pendant les 25 ans de Mohammed VI est de 3,6%. Le taux de croissance dont le Maroc a besoin, selon les économistes, pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail se situe entre 6 et 7 %.
Je ne vois pas comment, s’il n’y a pas de relations appropriées, notamment avec l’Europe, organiser l’immigration de la manière la plus civilisée possible avec les pays qui ont besoin de l’immigration. L’Espagne a besoin de l’immigration. C’est un problème pour l’Espagne, mais surtout pour le Maroc. Le régime devrait avoir peur. Dans le Rif, ils ont réussi à mettre fin au soulèvement par la répression - ils ont rassemblé les leaders du mouvement et les ont condamnés à des peines de prison insensées et ils sont toujours en prison - et par l’ouverture du couloir de migration. Ils ont ouvert la porte : ils ont dit aux gens d’aller en Espagne. [Feront-ils avorter la prochaine révolte avec la même recette ?] Je ne sais pas, parce qu’ils sont entre le marteau et l’enclume.
Q.- Avec tous ces éléments, comprenez-vous la position de Sánchez au Maroc ?
R.- C’est très malheureux la façon dont cela s’est passé parce que je ne pense pas que ce soit un bon reflet des institutions espagnoles. Ce n’est pas non plus une bonne chose pour le Maroc. Je comprends la difficulté d’un chef de gouvernement espagnol et sa mission de stopper l’immigration illégale et de lutter contre le terrorisme en connaissant l’origine de ceux qui ont commis des attentats dans le passé. Et si les Marocains sont vraiment attachés au fait que le Sahara occidental devrait être marocain et qu’ils vont essentiellement évaluer toutes les autres politiques à mon égard à travers la lentille de cette question, qui est le Sahara occidental, alors j’aimerais les contenter. C’est logique. Mais la question est de savoir comment vous le faites, si c’est la bonne façon, s’il n’y a pas d’autre façon de le faire ? L’Espagne devrait prendre le Sahara occidental au sérieux et c’est difficile parce que le régime marocain est sourd et muet en ce moment. Nous sommes confrontés à une situation de fierté mal placée. Je n’aime pas ce chauvinisme venant du Maroc. Si je suis un partenaire du Maroc, je trouve qu’il est très difficile de parler au Maroc. Même à huis clos, je pense que les seules personnes que les Marocains écoutent sont les USAméricains. Les Marocains se moquent des Espagnols et des Français. Soyons clairs. Ils sont très arrogants en ce moment.
Il est très important de défendre les intérêts marocains, mais pas de cette manière. Ce n’est pas la bonne façon de le faire. Il y a d’autres façons d’être ferme, même sur la marocanité du Sahara, mais pas en menaçant d’être négligent dans la lutte contre le terrorisme et quand je dis lutte contre le terrorisme, je veux être clair ici. Je suis quelqu’un qui pense que la menace terroriste a été exagérée. Notre gouvernement ne doit pas être le gendarme des sociétés européennes. Il y a une très mauvaise perception de l’Islam, à la limite du racisme, dans ces sociétés. Par conséquent, lorsque je parle de terrorisme, je parle en fait de criminalité. Je ne parle pas d’arrêter quelqu’un qui porte une barbe. Mais pour moi, il est important que mon pays soit réellement impliqué dans la lutte contre cette criminalité. Il s’agit de ne pas laisser mes enfants risquer leur vie en essayant d’aller à Ceuta. J’ai mauvaise réputation lorsque j’utilise cela contre vous. Je sais que je vous contrarie. Je sais que c’est un outil contre vous, mais ce n’est pas bon. Ce n’est pas le pays dont je serais fier. Je me mets à la place de Pedro Sánchez. Si les Espagnols, les Français et les USAméricains sont vraiment sérieux sur la question du Sahara, ils devraient s’asseoir et dire que le plan d’autonomie a des conditions.

Q.- La perception interne qui est restée est que l’Espagne a été humiliée par le Maroc ?
R.- Oui, le paradoxe est que je pense que l’Espagne devrait soutenir l’autonomie, mais le Maroc a besoin de vrais partenaires. Le Maroc n’a pas besoin de partenaires faibles qui montrent la faiblesse dont Pedro Sánchez a fait preuve. Nous avons besoin de partenaires forts. Nous avons besoin d’amis forts qui nous soutiennent et qui soutiennent le fait que le Sahara est marocain [sic]. Nous parlions de la durabilité du Maroc. Quelle est la durabilité de ce type de relations diplomatiques lorsqu’il n’y a pas de gagnant-gagnant ? Les Marocains pensent avoir dompté la diplomatie espagnole et la diplomatie française, ce qui n’est pas le cas. Car Sánchez a envoyé la lettre et est ensuite allé à l’ONU pour dire autre chose. J’attends toujours que la France présente une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU. Elle a le droit de veto, alors j’attends qu’elle dise : « Vous devez agir parce que ce n’est qu’une étape vers la solution finale ». Et la seule façon de résoudre ce problème est de reconnaître la souveraineté du Maroc sur ce territoire. Dans le cas de l’Espagne, le Maroc veut que l’Espagne reconnaisse le Sahara marocain et je ne pense pas que l’Espagne le fera pour une raison très simple. Il y a un élément dans l’analyse que je ne pense pas que les diplomates marocains comprennent vraiment concernant le comportement de leurs alliés. Les plus grands bénéficiaires de l’ordre mondial sont les pays occidentaux. Il n’est pas dans leur intérêt de déstabiliser complètement le système. Mais la plupart du reste du monde occidental est complètement hypocrite quand il s’agit de la question palestinienne, mais cela ne signifie pas qu’ils n’ont aucun intérêt à faire fonctionner le système des Nations Unies et l’ordre international, parce qu’il fonctionne pour eux, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas trop l’affaiblir et la question du Sahara fait partie de cette histoire. Ils ne vont pas faire n’importe quoi.
Q.- Depuis plus d’un an, le Maroc défend ses relations avec Israël...
R.- Il y a des débats dans les milieux d’affaires marocains pour savoir qui bénéficie de la connexion israélienne et je sais qu’il y a du mécontentement parce que ce sont des gens proches du régime qui en profitent. Tout le monde n’en profite pas. Le Maroc et les USA en tirent un grand bénéfice. La société marocaine est très pro-palestinienne. L’un des dangers que je perçois dans la connexion israélienne est l’attitude à l’égard de l’Algérie. Il existe un concept dans les relations internationales appelé le dilemme de sécurité. Et le dilemme de sécurité dit que lorsque vous vous sentez menacé par moi, que faites-vous ? Vous achetez plus d’armes... Si vous achetez plus d’armes, vous le faites de manière défensive parce que vous avez peur. Mais comment vais-je le percevoir ? Je le percevrai comme si vous vouliez m’attaquer. Je suis donc également sur la défensive, je vais construire mon armée. Encore une fois, c’est un cercle vicieux qui pourrait conduire à la guerre. Budgets militaires : les budgets militaires marocains ont doublé il y a quelques années, la même année que le budget militaire algérien, et nous ne sommes pas dans une économie qui dispose de ce type de ressources pour construire une armée forte. Bien sûr, nous devons nous défendre, mais nous devons être dans un environnement où nous n’avons pas à payer des milliards et des milliards de dollars chaque année pour maintenir une armée énorme, car c’est quelque chose qui pèse sur l’économie.
Q.- Le scénario d’une guerre entre le Maroc et l’Algérie est-il probable ?
R.- Nous sommes dans un monde fou. Si vous m’aviez parlé il y a quelques mois, je vous aurais répondu par un non catégorique. Aujourd’hui, franchement, je ne suis sûr de rien. Ni les Européens ni les USAméricains ne veulent d’une guerre dans les pays frontaliers de l’Europe.




GIDEON LEVY
Pour le centre-gauche éclairé d'Israël, le chef de l'armée est le dernier né des nouveaux messies

Gideon Levy, Haaretz  , 16/1/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Il y a une nouvelle victime innocente dans nos vies : Herzl alias Herzi Halevi, le martyr de la colonie de Kfar Oranim* « Le peuple est avec toi », a écrit avec enthousiasme l’éditorialiste Nehemia Shtrasler en début de semaine. « Nous devons à Halevi les réalisations et les succès qui ont suivi le 7 octobre. » Réussites ? Succès ? « Des généraux du monde entier viennent en Israël pour apprendre « comment se rétablir si rapidement », s'étonne Nehemia Shtrasler.


« Les soldats et les commandants sont avec toi, et le peuple est avec toi », a déclaré le principal avocat de l’armée, Navot Tel Aviv-Zur, en prêtant serment d'allégeance sur la plateforme de médias sociaux X. « La grande majorité a une confiance totale en toi et en ton intégrité ». Pas seulement un agneau sacrificiel, mais aussi un héros. Honnêteté, décence, réussite, succès - oui, oui, bien sûr.

La haine pour le Premier ministre Benjamin Netanyahou peut tout accomplir, y compris créer un chaos total. C'est ainsi que les choses se passent lorsque le seul véritable sujet de discorde en Israël est Netanyahou. Selon cette division maladive, quiconque s'oppose à Netanyahou est un ennemi de la droite et un favori de la gauche - peu importe ce qu'il a fait en plus d'être une épine dans le pied de Netanyahou.

L'armée a toujours été une vache sacrée pour la gauche, bien plus que pour la droite. Ses beaux jeunes hommes venaient de la gauche, et la gauche les récompensait par son admiration. Cette vache a été abattue en octobre 1973, au début de la guerre du Kippour. Elle est redevenue sacrée depuis, mais à un degré moindre.

Les généraux ne sont plus des rock stars, comme après 1967, mais on les retrouve toujours dans les rôles de prochains messies, principalement de la gauche et du centre. En soi, ça jette une lourde ombre sur la gauche dans un pays dont l'armée est essentiellement une force d'occupation brutale.

Le 7 octobre a exposé l'armée israélienne dans toute sa nudité, un château de cartes qui s'est effondré - mais dès le lendemain, le centre-gauche s'est remis à se souvenir de ses premiers jours de gloire. Aujourd'hui, l'inversion insensée des rôles est achevée : La droite bibiste est contre le chef d'état-major et ses militaires, tandis que le centre-gauche les soutient.

Les responsables non seulement du plus grand fiasco de l'histoire du pays, mais aussi de ses crimes de guerre les plus graves, sont les chouchous de la gauche. Et comment ! Halevi est un héros pour lequel nous devons nous battre afin qu'il reste à son poste, de peur que nous perdions le défenseur du pays, celui qui préserve son image.
L'armée continue d'être le héros des manifestations de la rue Kaplan à Tel Aviv. Il n'y a jamais eu de manifestation de masse en Israël qui s'oppose à l'armée, quelle que soit la gravité de ses crimes. Des Frères et Sœurs d'armes aux bons vieux boys, la moitié du mouvement de protestation est composée de militaires.

Mais la critique de l'armée dans ce bloc ne vise que les officiers qui ne sont pas « des nôtres ». À Gaza, des commandants de tous les blocs tuent des gens, et les responsables de cette horrible destruction sont avant tout nos « bons gars » : le chef d'état-major, suivi du chef de l'armée de l'air.

Pour la droite, les militaires sont les principaux responsables du fiasco du 7 octobre - et depuis, ils ne tuent pas assez, ne détruisent pas assez et ne maltraitent pas assez pour satisfaire la soif de sang de cette droite, qui ne sera jamais étanchée. Pour cette droite, le chef d'état-major est trop faible. Ses accusations ont défini Halevi comme le héros de l'autre bloc. La bande de Gaza est devenue un enfer, et la gauche israélienne salue la cause de cet enfer.

L'armée maltraite des milliers d'otages palestiniens dans les centres de torture qu'elle a construits, et Halevi est un homme « honnête », « décent ». Comment est-ce possible ? Comment est-il possible d'être impressionné par quelqu'un qui dirige l'organisation qui commet toutes ces horreurs ? Seulement parce que son supérieur est encore pire ? Même le propagandiste de l'armée, Daniel Hagari, qui est responsable du paquet de mensonges et de tromperies que l'armée diffuse pour blanchir ses péchés, est un héros de ce bloc. Après tout, Netanyahou est contre lui.

Halevi a toujours l'air affligé. Son visage suscite l'empathie. Il est possible qu'il soit un homme honnête, modeste et décent dans sa vie privée. Il a assumé la responsabilité de l'échec du 7 octobre, a poursuivi son travail sans sourciller et s'est lancé dans la pire campagne de nettoyage ethnique et de tuerie de l'histoire du pays, le tout en tant que héros du bloc éclairé. Ne le laissons pas démissionner sur notre dos. Dieu nous en préserve.

NdT
*Herzl Halevi, né en décembre 1967, a été ainsi prénommé en hommage à son oncle, tué dans la bataille de Jérusalem durant la Guerre des Six jours. Son père était militant du Likoud et son grand-père membre de l’Irgoun et du Bataillon des défenseurs de la langue (hébreue) dans les années 1920, qui attaquait les Juifs parlant le yiddish ou le russe dans la rue. Il vit dans la colonie juive de Kfar Oranim, en Cisjordanie occupée. Bref, le nec plus ultra du sionihilisme.

17/01/2025

Invito ad un grande meeting di forze e personalità civili e politiche siriane
Sovranità, cittadinanza, transizione democratica (SAMA)
15-16 febbraio 2025

Originale arabo: الاجتماع الموسع للقوى والشخصيات المدنية والسياسية السورية  

Tradotto da Ayman El Hakim, Tlaxcala

La mattina dell’8 dicembre 2024, gli uomini liberi del Sud sono entrati nella capitale Damasco, seguiti dalle fazioni armate del Nord e di varie province, per porre fine a mezzo secolo di tirannia e sanguinosa oppressione.

Questo storico evento nazionale ha segnato l’inizio della fine dell’ingiustizia, del dispotismo e del potere di monopolio. Purtroppo, abbiamo anche assistito a pratiche e iniziative incompatibili con i principi fondamentali della rivoluzione del 18 marzo 2011: “Uno, uno, uno, il popolo siriano è uno”. Curdi e arabi uniti, cristiani e musulmani mano nella mano, sunniti e alawiti solidali - uno Stato di cittadinanza per tutti i siriani, dove le persone sono cittadini e non sudditi. Questi principi, per i quali il nostro popolo ha sacrificato quasi mezzo milione di martiri, rimangono la pietra angolare della nostra visione.


Ricordiamo al nostro popolo che la liberazione dalla tirannia non giustifica la presenza di combattenti non siriani sul suolo della nostra amata patria. Rifiutiamo categoricamente qualsiasi forza militare che monopolizzi il processo decisionale nazionale, indipendentemente dalle sue dimensioni o dal suo potere. Non accetteremo alcuna ideologia che sostituisca cinquant’anni di miseria ideologica baathista e non tollereremo alcuna autorità imposta con la forza delle armi.

I siriani hanno rovesciato il regime criminale di Assad, ma non è un segreto che ci siano mani ben note alla maggioranza dei siriani, mani capaci di riprodurre il regime tirannico con nuovi abiti, perpetuando le ferite di sanguinosi conflitti interni, crimini di guerra e liquidazioni.

Oggi, mentre le potenze regionali hanno concesso a Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) l’autorità operativa a Damasco, assistiamo a palesi tentativi di manipolare coloro che sono entrati nel palazzo presidenziale. Ogni fazione cerca innanzitutto di garantire i propri interessi, assicurandosi che le nuove autorità siano favorevoli al progetto di costruzione di organismi in linea con la visione turca della regione. 

Questi attori stanno sfruttando il fatto che coloro che oggi controllano Damasco mancano di legittimità popolare, perché le loro mani sono macchiate di sangue siriano, hanno liquidato alleati e oppositori e sono suscettibili di influenze da parte di potenze straniere in nome di equazioni regionali, internazionali e locali che non facilitano il raggiungimento della stabilità nel Paese e nella regione.

Noi siriani ci troviamo ora sotto una nuova autorità debole, ostacolata dalla biografia dei suoi leader. Le milizie armate, compresi i combattenti stranieri, sono diventate la parte più potente dell’apparato di sicurezza e militare, cercando di imporre la loro visione, copiata dalla dittatura che abbiamo conosciuto per sessant’anni, su qualsiasi dibattito o dialogo nazionale interno. Allo stesso tempo, le forze esterne svolgono il ruolo di mentore e supervisore supremo dei passi compiuti dal “governo provvisorio”.

Lo Stato siriano non può essere ricostruito senza lo sforzo concertato di tutti i cittadini, basato sul senso di appartenenza alla patria. Nessun decisore a Damasco, né la sua opposizione, può permettersi di sorvolare sulle cause profonde della nostra attuale tragedia: dal 2011, i politici, i gruppi armati e il regime hanno tutti cercato una convalida esterna per ottenere “legittimità” e mantenere il potere.

La maggior parte delle parti in conflitto, in varia misura, ha contribuito a instillare paura e divisione tra i siriani, riducendoli a identità settarie, religiose, etniche o tribali, perpetuando così l’assenza di uno Stato basato sulla cittadinanza - una situazione iniziata con il regno di Assad senior. In altre parole, un ritorno alle strutture autoritarie ottomane.

Sia gli islamisti che i laici sono caduti nella trappola del populismo, guidati da emozioni momentanee, a caro prezzo. È giunto il momento di un dialogo razionale e saggio, lontano dalla retorica delle sconfitte e delle vittorie. 

In una situazione come quella che stiamo vivendo, chiediamo ai siriani di aderire ai principi fondamentali su cui la grande maggioranza dei siriani concorda:

1. Sovranità e uguaglianza dei cittadini.

2. Dignità e diritti umani per tutti, indipendentemente dalla nazionalità, dalla religione o dalla confessione.

3. Uguaglianza di genere: le donne sono uguali agli uomini.

4. Libertà di espressione e partecipazione politica.

5. Stato di diritto.

6. Sviluppo economico equilibrato.

Misure che riteniamo necessarie:

- Istituire un Consiglio militare nazionale: gli ufficiali liberi dovrebbero formare un consiglio per supervisionare la ricostruzione di un esercito nazionale siriano unificato.

- Convocare una conferenza nazionale generale che includa tutte le forze nazionali siriane, nessuna esclusa, sotto il patrocinio dell’ONU. Questa conferenza sarebbe allineata con la riunione del Consiglio di Sicurezza delle Nazioni Unite del 18 dicembre 2024 per attuare la risoluzione 2254 del Consiglio di Sicurezza, che mira a creare un organo di governo di transizione, un comitato per la stesura della costituzione e un organo giudiziario indipendente per la giustizia di transizione.

- Formare un governo tecnocratico ad interim: il suo mandato terminerà con l’elezione di un governo secondo la nuova costituzione.

- Rilanciare e sviluppare la rete siriana per elezioni libere ed eque. 

- Creare la Commissione nazionale siriana per i diritti umani: una collaborazione tra organizzazioni per i diritti umani e avvocati per garantire e proteggere tutti i diritti umani in Siria, eliminando ogni discriminazione nei confronti delle donne. 

- Rispettare la Dichiarazione universale dei diritti umani: tutte le parti devono impegnarsi a rispettare i principi che la Siria ha ratificato nel 1968, distinguendo così tra chi sostiene la cittadinanza e la democrazia e chi cerca di riprodurre la dittatura.

- Penalizzare i discorsi d’odio e l’incitamento al settarismo: emanare leggi contro i discorsi d’odio basati sulla religione, la razza, l’etnia o la nazionalità e modificare il codice penale per aumentare le pene per la violenza settaria sistematica e l’omicidio.

Punti aggiuntivi:

- Occupazione straniera: il mondo, così come il popolo siriano, è ben consapevole della presenza di molteplici forze di occupazione nel nostro Paese, in particolare delle truppe usamericane, turche e israeliane attualmente stanziate sul suolo siriano. Abbiamo assistito alla palese aggressione israeliana contro il territorio siriano, prendendo di mira infrastrutture militari, centri di ricerca e fabbriche di difesa. Sembra esserci un tacito accordo o un coordinamento tra le autorità de facto, i loro sostenitori e l’esercito israeliano per disimpegnarsi alle condizioni israeliane e a quelle delle potenze che sostengono l’attuale regime. Eppure non abbiamo sentito alcuna condanna da parte del Consiglio di Sicurezza, delle parti occidentali, e nemmeno una richiesta chiara e inequivocabile di ritiro di tutte le forze straniere dal territorio siriano. Questa è una lezione per tutti i siriani, che devono lavorare per costruire un esercito nazionale, teso al ritiro di queste forze straniere e preservando l’unità del territorio siriano e di tutto il suo suolo nazionale.

- Sanzioni economiche: il popolo siriano soffre da due decenni di sanzioni unilaterali che colpiscono ogni aspetto della vita. Chiediamo la revoca immediata e incondizionata di queste sanzioni per alleviare le sofferenze del nostro popolo.

Tutte queste richieste richiedono un’azione urgente. Il ritardo, la procrastinazione o la negligenza sono inaccettabili. La storia ci insegna che l’assenza di scadenze chiare porta a conseguenze catastrofiche.

Un appello all’azione:

Dopo tre settimane di discussioni tra forze politiche e civili, abbiamo riconosciuto la necessità di organizzare il più grande incontro possibile per unire tutti coloro che si impegnano a costruire uno Stato sovrano, una cittadinanza inclusiva e una transizione democratica. Questo incontro centrale si svolgerà in una città siriana in grado di ospitarlo, con incontri paralleli in videoconferenza a Ginevra e nelle principali città siriane.

L’obiettivo di questo grande incontro nazionale è quello di elaborare una tabella di marcia unitaria, incoraggiare la collaborazione tra gli attori principali e immaginare una Siria che rispecchi il suo popolo. Tutti gli indizi che abbiamo raccolto oggi mostrano che le autorità de facto intendono istituire apparati militari e di sicurezza che ripetono le tragedie che il nostro popolo ha subito a Idlib per mano degli stessi decisori che ora controllano Damasco. Tra queste, la confisca del potere decisionale dei sindacati professionali e la perpetuazione di atti di rappresaglia e di vendetta contro ampie fasce della nostra popolazione.

Il Comitato preparatorio invita tutti i siriani a unirsi a questo sforzo, rifiutando l’esclusione e la divisione, al fine di prevenire una nuova dittatura ed evitare i pericoli della guerra civile e della divisione.

Viva la Siria libera e indipendente!

Il Comitato preparatorio del grande incontro delle forze e delle personalità civili e politiche siriane

Per iscriversi, compilare il modulo qui:   https://syrnc.org


Sunniti, alawiti, drusi, cristiani, arabi, curdi: un solo popolo

TAREK WILLIAM SAAB
Estimado Presidente Petro: Ocúpese de los graves problemas de Colombia que nosotros resolvemos los de Venezuela



El Ministerio Público de Venezuela a través de su titular, Tarek William Saab, exigió al presidente de Colombia, Gustavo Petro evitar realizar comentarios injerencistas sobre Venezuela y su sistema judicial.

Saab recordó en la misiva que fue en Colombia donde se entrenaron y desde donde se embarcaron mercenarios contratados por una empresa extranjera, con el objetivo de desencadenar un baño de sangre en el país.

A continuación el comunicado integro:

Excelentísimo señor Presidente Gustavo Petro. He leído con sorpresa su último pronunciamiento en una red social, en el que se refiere a las personas detenidas en distintos procesos penales en nuestro país.


 

Conocido y respetado Presidente con quien en una época compartí encuentros e ideales de emancipación para nuestra Patria Grande: Venezuela ha sido y sigue siendo amenazada desde el territorio colombiano por criminales grupos narco/paramilitares que controlan buena parte del territorio bajo su jurisdicción.

Debo recordarle que fue en Colombia donde se entrenaron y desde donde se embarcaron los mercenarios contratados por una nefasta empresa extranjera para venir a desencadenar un baño de sangre en nuestro país. Eso ocurrió a la vista de las autoridades colombianas y hasta el día de hoy no hay un solo procesado por esos hechos.

Los jefes máximos del narcoparamilitarismo colombiano, Álvaro Uribe e Iván Duque, han incluso amenazado nuevamente a Venezuela con una intervención militar extranjera, de manera pública y notoria, hecho ante el cual usted ha guardado silencio.

En las semanas previas a la toma de posesión del presidente Nicolás Maduro, se han capturado decenas de mercenarios entrando a nuestro territorio desde Colombia. ¿Los organismos de seguridad de su país no saben quién entra y quién sale de su geografía?

Por el bien de la paz del continente, usted debería verificar que los organismos de seguridad colombianos cumplan con sus deberes y resguarden la frontera que compartimos.

Celebra usted la liberación de una persona, como un hecho excepcional, al parecer por desconocimiento de la realidad venezolana: Desde finales del año pasado se han liberado más de 1.500 personas detenidas durante las acciones violentas que siguieron a la elección del 28 de julio. Este Ministerio Público sigue revisando esas y otras causas con la finalidad de brindar los beneficios de ley a quienes corresponda.

En un contexto de agresión trasnacional y multifactorial contra Venezuela, que hemos calificado como el máximo ensayo de una guerra híbrida contra nuestro país y sus instituciones, hemos defendido a través de la Unidad Cívico Militar: la democracia, la estabilidad y la paz interna de manera ejemplar, con pleno respeto a las garantías constitucionales y los Derechos Humanos.

Es bien sabido que dentro de esa guerra no convencional hay participación de algunas organizaciones no gubernamentales, que reciben financiamiento de la USAID: contexto que Ud. no puede, en aras de ser objetivo, ignorar.

Estimado Presidente, yo no veo al jefe de Estado Nicolás Maduro Moros entrometiéndose en los asuntos internos de Colombia. Respondemos cuando desde Colombia los enemigos de Venezuela nos atacan vilmente para desencadenar actos terroristas.

Con todo respeto le digo, Usted debe ocuparse de Colombia, que tiene múltiples y graves problemas aqui nosotros nos ocupamos de los nuestros.

¿Cree Usted que atacando a Venezuela se va salvar de los verdugos que amenazan a nuestras democracias populares? ¿No le parece que su discurso se parece demasiado a la de estos personajes que convirtieron a vastas regiones de Colombia en una fosa común? ¿Que gana usted pareciéndose a esos asesinos seriales? La paz del continente necesita una aproximación distinta de usted, en su condición de Jefe de Gobierno.

Al pueblo venezolano y al pueblo colombiano nos unen poderosos lazos desde los tiempos de la independencia. Tenemos una cultura compartida y deseamos el fortalecimiento de la relación binacional para beneficio mutuo.

Por eso deseamos una Colombia en paz, como hemos logrado de manera colosal que haya paz en Venezuela.

Que América sea tierra libre de paramilitarismo y de lacayos a sueldo que piden invasiones a los países hermanos.

Caracas, 16 de enero de 2025

Tarek William Saab

Fiscal General de la República




 

FRANCISCO CARRIÓN
Le nouvel ami et protecteur de Mohamed VI : Youssef Kaddour, le champion espagnol qui a juré “fidélité jusqu’à la mort” au roi du Maroc


Sportif accompli, il était devenu une idole à Melilla. Il fut un éphémère conseiller du gouvernement local. Il a tout abandonné pour répondre à l’appel du monarque alaouite.

Francisco Carrión, El Independiente, 12 / 01 / 2025
 Traduit par Tafsut Aït Baâmrane, Tlaxcala

 

Mohamed VI et Youssef Kaddour | GV

Certains ont été incrédules lorsqu’ils ont entendu parler de « sa nouvelle mission ». Au cours de la dernière décennie, il a remporté une demi-douzaine de championnats du monde et d’Europe d’arts martiaux sous les couleurs espagnoles. Il était devenu une idole à Melilla, un modèle pour les jeunes de la ville autonome. Youssef Kaddour reçoit hommages et récompenses dans son « coin de terre » et devient même un éphémère conseiller du gouvernement local. Jusqu’à ce que Mohamed VI croise son chemin.

Youssef Abdesselam Kaddur (Melilla, 1985) a fêté ses 40 ans le 2 janvier. Il est devenu l’un des plus fidèles confidents de Mohamed VI. Un écuyer et garde du corps qui a rejoint l’entourage formé par le clan des boxeurs Azaitar, les trois frères Abu Bakr, Ottman et Omar qui accompagnent le monarque dans tous ses déplacements depuis son divorce avec Lalla Salma en 2018 et qui jouissent d’une vie de haut niveau, dans les résidences et les dépenses luxueuses du monarque.

Shopping avec le monarque à Abu Dhabi

Sa présence imposante, sculptée par des heures en salle de sport, n’est pas passée inaperçue. L’été dernier, il a passé ses vacances avec Mohammed VI à Medik, une ville côtière près de Tétouan. Début janvier, Kaddour a accompagné le roi lors de sa visite à Abou Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis. Sur les images qui ont été diffusées, le natif de Melilla se promène avec le monarque alaouite dans un centre commercial de la ville. Tous deux descendent un escalator au milieu de la foule présente dans le centre. Mohammed VI, le bras en écharpe, porte une chemise orange vif et un bas de survêtement ; Kaddour, lui, porte une chemise blanche.

Ce n’est pas la première fois qu’il est filmé en train d’accompagner le monarque malade. À Melilla, cette amitié ne surprend pas. « Je me souviens avoir reçu une photo de cette relation étroite avec le pouvoir marocaine, mais je ne me souviens pas d’autres détails », admet Eduardo de Castro, l’ancien président de Melilla. Kaddour a été conseiller à la jeunesse dans son premier gouvernement, fruit de l’accord entre Ciudadanos, PSOE et Coalición por Melilla qui a évincé Juan José Imbroda. Il a été nommé le 4 juillet 2019 et est resté en poste jusqu’en novembre de la même année.

« Il ne s’est ni bien ni mal comporté. Il n’a pas joué un rôle important. Il n’avait pas le temps de faire quoi que ce soit », se souvient De Castro. Kaddour a rejoint l’exécutif dans le quota de Coalición por Melilla, la formation fondée en 1995 par Mustafa Aberchán en tant que scission du PSOE Melilla et qui fait l’objet d’une enquête depuis 2023 pour un complot présumé de fraude électorale, de corruption et de vol de votes par correspondance. « Dès que j’ai su qu’il était lié au Maroc, je lui ai retiré la médaille de la ville et tout autre avantage. C’est de la déloyauté », dit De Castro, aujourd’hui retiré de la vie politique. « Dès que j’ai eu connaissance de tout cela, j’ai dit qu’il devait être démis de ses fonctions. C’est ce que j’ai fait lors du premier changement de gouvernement », ajoute-t-il.

Kaddour avec le président de la ville autonome de Melilla, Juan José Imbroda (Parti Populaire, droite) en 2018, lors de la remise de la Médaille d'or

Une enfance marquée par les brimades à l’école

Jusqu’à la fin de la dernière décennie, Kaddour était une figure importante de Melilla. Ses réseaux sociaux attestent de cette idylle avec sa ville natale. En 2017, après que des groupes locaux ont dénoncé le manque de soutien du gouvernement local à sa carrière sportive, il reçoit une série d’hommages signés par le Centre UNESCO de Melilla et l’Association de la presse sportive de la ville autonome. Un an plus tard, le gouvernement de la ville lui a décerné la Médaille d’or de Melilla, la plus haute décoration. Cette distinction a été acceptée à l’unanimité par les groupes politiques représentés à l’Assemblée.

À l’époque, Kaddour se vantait de ses origines mélilliennes. Dans l’une des vidéos publiées sur son compte Youtube, il reconnaît avoir été victime de brimades à l’école. « Mon enfance n’a pas été facile. J’ai été victime de brimades. Je me souviens encore de choses comme être battu à l’école, qu’on me prenne des choses, qu’on m’appelle par des noms, qu’on me donne des surnoms, j’ai vraiment vécu des moments difficiles », explique-t-il. Ces souvenirs amers sont confirmés par sa mère. « Il n’a pas passé de très bons moments à l’école lorsqu’il était enfant. Il était toujours très en colère. Nous savions qu’il vivait mal et c’est pourquoi nous avons eu l’idée géniale de lui faire faire du karaté pour qu’il sache se défendre », raconte sa mère. « J’ai commencé à nager et à faire du karaté pour gagner en confiance et savoir me défendre. Une fois que j’ai essayé le sport, c’était comme une drogue pour moi. Il s’agissait avant tout de m’améliorer : essayer d’être le meilleur en tout, que ce soit en classe ou dans n’importe quel sport ».

Intime avec les frères Azaitar
Kaddour collectionne les photos sur les réseaux sociaux avec les frères Azaitar, devenus la « nouvelle famille » de Mohamed VI après son divorce.

Une ambition et une compétitivité qu’il a conservées intactes à l’âge adulte, sur les tatamis où il s’entraînait et affrontait ses rivaux. Alejandro Liendo, l’un de ses entraîneurs pendant ses années au sommet de la discipline, le confirme : « Nous avons préparé ensemble le championnat d’Espagne de grappling et le championnat du monde de BJJ [jiu-jitsu brésilien] . Il a été champion dans les deux et son implication en tant qu’athlète a été exceptionnelle ». « Très discipliné, avec une très grande capacité d’effort et de sacrifice, comme cela est exigé d’un athlète d’élite de ce niveau. Il ne se plaignait jamais, il était toujours prêt à donner 100 % de sa journée et il avait une personnalité irrésistible », se souvient-il dans une conversation avec ce journal.

Kaddour a régné sur le grappling (sans kimono), le grappling gi (avec kimono) et le jiu-jitsu brésilien. Entre 2016 et 2018, il a bénéficié de l’ADO, le programme de soutien au développement et à la promotion des athlètes espagnols de haut niveau au niveau olympique. Sa dernière médaille remonte au printemps 2019 à Bucarest. Dans la capitale roumaine, il a remporté le bronze au championnat d’Europe de grappling. Les succès de sa carrière sportive, qui a débuté en 2011 avec une médaille d’or aux championnats d’Europe de Lisbonne, se sont achevés à Bucarest.

Kaddour à l’académie des frères Azaitar en 2020

Le Maroc, sa nouvelle patrie

Le jeune homme, qui a étudié les sciences de l’environnement à l’université de Grenade et a passé de longues périodes de formation aux îles Canaries, a inauguré quelques mois plus tard son éphémère carrière politique, dont il n’existe pratiquement pas de photos ou de vidéos. En 2020, ses pas l’ont conduit au Maroc, sous la houlette d’Aboubakr Azaitar, un ancien détenu en Allemagne devenu boxeur, qu’il considère comme « un frère ». Aboubakr est l’un des membres de « cette nouvelle famille » - comme certains l’appellent avec un malaise évident au palais - qui suit Mohammed VI dans ses absences prolongées du trône.

En août 2020, Kaddour annonçait dans ses réseaux « une nouvelle étape ». « « Avec beaucoup d’enthousiasme et de nouveaux objectifs. Alhamdulillah pour les personnes qui chaque jour font ressortir la meilleure version de moi, comme cette grande équipe. De grandes nouvelles sont à venir. Insha’allah. Focus sur la mission », écrit-il. Il l’accompagne d’un cliché sur lequel il pose torse nu avec d’autres « camarades de mission » sur un fond dominé au centre par le portrait de Mohammed VI en costume. De part et d’autre de l’image figurent les portraits des boxeurs qui composent l’entourage du monarque.

Depuis lors, il a éliminé toute mention de son origine melillienne et les mentions « Maroc » et le drapeau du pays sont reproduits dans tous les messages qu’il publie. Au cours des quatre dernières années, sa présence sur les médias sociaux s’est limitée à rappeler ses exploits et à diffuser des messages de motivation : « S’entraîner en s’amusant, persévérer en se reposant et vivre ce dont on rêve. Ma plus grande motivation et ma plus grande force, c’est la foi. La foi pour Allah » ; la reproduction de citations du prophète Mohamed ; le récit de ses voyages et de ses sorties avec les frères Azaitar ; ou encore la vassalité à Mohammed VI. « Que Dieu protège sa majesté le roi Mohammed VI et lui accorde la victoire, ô Allah tout-puissant, que Dieu le protège, prolonge sa vie et guide ses yeux vers l’héritier du prince secret, le puissant Moulay Hassan, et bénisse la vie de tous les membres de l’estimée famille », a-t-il posté lors de l’un des anniversaires de son accession au trône.

Youssef avec son défunt frère dans une image d’archive

La mort de son frère qui a scellé son destin avec Mohammed VI

Contacté par ce journal, Kaddour n’a pas souhaité s’exprimer. « Il n’y a pas lieu d’attendre, je n’ai pas l’habitude de parler de mes affaires, mais je vous remercie de votre intérêt », a-t-il répondu à une demande d’interview. Une tragédie familiale, la mort de son frère Souli Abdesselam en 2021, a scellé ce lien avec le monarque alaouite qu’il ne cache plus. Le roi alaouite est intervenu personnellement dans le rapatriement du corps.

« Aucun mot ne saurait exprimer notre gratitude pour l’amour et le soutien qui nous ont été témoignés après le décès de mon frère Souli. En particulier à Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui, dès le moment du décès, a tout mis en œuvre pour le rapatriement de mon frère, sans tarder plus d’une journée, amenant les proches à l’enterrement, s’occupant de tous les détails et de l’état de la famille, montrant ainsi qu’il est une grande personne. Ma famille et moi-même lui serons éternellement reconnaissants, il aura notre amour et notre loyauté jusqu’à notre mort. Nous lui sommes profondément reconnaissants ».

Un serment qu’il réalise aujourd’hui en tant que garde du corps et complice de Mohammed VI, protagoniste de relations avec les frères Azaitar que le makhzen - le cercle dirigeant du roi - et sa famille biologique considèrent avec beaucoup de suspicion. « Toutes ces relations cachent quelque chose », affirme un membre de l’opposition marocaine, conscient du cercle alternatif d’amis et de fidèles que le roi s’est constitué, loin de tout protocole ou des cercles traditionnels de Rabat.

« À Melilla, nous l’avons perdu de vue. C’était une personne de prestige jusqu’au moment où cette relation avec le Maroc a circulé. Depuis, je n’ai plus de nouvelles de lui. Il continuera à être espagnol, bien que pour le Maroc, la double nationalité n’existe pas. Pour eux, c’est un Marocain qui a choisi de gagner sa vie avec Mohamed VI », conclut De Castro. Dans l’un de ses derniers messages sur Instagram, à l’occasion de l’anniversaire de la Marche verte d’occupation du Sahara alors espagnol, Kaddour résume l’idéal de sa nouvelle vie : « Dieu, la patrie et le roi ».


Le Kaddour new look

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➤ On le savait dissolu, le voilà dissous : le mystère de la déliquescence du roi du Maroc, par Nicolas Pelham, avril 2023 

16/01/2025

Convocatoria a una gran reunión de fuerzas y personalidades civiles y políticas sirias
Soberanía, Ciudadanía, Transición Democrática (SAMA)
15-16 de febrero de 2025

Original árabe : الاجتماع الموسع للقوى والشخصيات المدنية والسياسية السورية  

Traducido por Ayman El Hakim, Tlaxcala

En la mañana del 8 de diciembre de 2024, los hombres libres del Sur entraron en la capital, Damasco, seguidos por facciones armadas del Norte y de varias provincias, para poner fin a medio siglo de tiranía y opresión sangrienta.

Este acontecimiento nacional histórico marcó el principio del fin de la injusticia, el despotismo y el poder único. Por desgracia, también hemos sido testigos de prácticas e iniciativas incompatibles con los principios fundamentales de la revolución del 18 de marzo de 2011: «Uno, uno, uno, el pueblo sirio es uno». Kurdos y árabes unidos, cristianos y musulmanes de la mano, suníes y alauitas solidarios: un Estado de ciudadanía para todos los sirios, donde las personas sean ciudadanos y no súbditos. Estos principios, por los que nuestro pueblo ha sacrificado a casi medio millón de mártires, así como años de exilio, de desplazamiento interno y de opresión e intimidación. 

Por esta razón, anunciamos ya durante los diez primeros días nuestros miedos como resultado de la asunción del poder del nuevo Comando de Operaciones Militares. Yreafirmamos que la liberación de la tiranía no justifica la presencia de combatientes no sirios en el suelo de nuestra amada patria. Rechazamos categóricamente cualquier fuerza militar que monopolice la toma de decisiones nacionales, sea cual sea su tamaño o poder. No aceptaremos ninguna ideología que sustituya a cincuenta años de miseria ideológica baasista y no toleraremos ninguna autoridad impuesta por la fuerza de las armas.

Los sirios derrocaron el régimen criminal de Assad, pero no es ningún secreto que hay manos bien conocidas por la mayoría de los sirios, manos capaces de reproducir el régimen tiránico con nuevos ropajes, perpetuando las heridas de sangrientos conflictos internos, crímenes de guerra y liquidaciones. 


Hoy, mientras las potencias regionales han concedido a Hay'at Tahrir al-Sham (HTS) autoridad operativa en Damasco, asistimos a flagrantes intentos de manipular a quienes han entrado en el palacio presidencial. Cada facción busca en primer lugar garantizar sus intereses, asegurándose de que las nuevas autoridades estén a favor del proyecto de construir organismos acordes con la visión turca de la región. 

Estos actores se aprovechan de que quienes hoy controlan Damasco carecen de legitimidad popular, porque tienen las manos manchadas de sangre siria, han liquidado a aliados y opositores y son susceptibles de recibir influencias de potencias extranjeras en nombre de ecuaciones regionales, internacionales y locales que no facilitan la consecución de la estabilidad en el país y en la región.

Los sirios y las sirias nos encontramos ahora bajo una nueva y débil autoridad, lastrada por el currículo de sus dirigentes. Las milicias armadas, incluidos los combatientes extranjeros, se han convertido en la parte más poderosa del aparato de seguridad y militar, tratando de imponer su visión, copiada de la dictadura que hemos conocido durante sesenta años, a cualquier debate o diálogo nacional interno. Al mismo tiempo, las fuerzas exteriores desempeñan el papel de mentor y supervisor supremo de los pasos dados por el «gobierno interino».

El Estado sirio no puede reconstruirse sin el esfuerzo concertado de todos sus ciudadanos, basado en un sentimiento de pertenencia a la patria. Ningún responsable en Damasco, ni su oposición, puede permitirse pasar por alto las causas profundas de nuestra tragedia actual: desde 2011, los políticos, los grupos armados y el régimen han buscado la validación externa para ganar «legitimidad» y conservar el poder.

La mayoría de las partes en conflicto, en mayor o menor medida, han contribuido a infundir miedo y división entre los sirios, reduciéndolos a identidades sectarias, religiosas, étnicas o tribales, perpetuando así la ausencia de un Estado basado en la ciudadanía, una situación que comenzó con el reinado de Assad padre. En otras palabras, una vuelta a las estructuras autoritarias otomanas.

Tanto islamistas como laicistas han caído en la trampa del populismo, movidos por emociones momentáneas, a un alto coste. Ha llegado el momento de un diálogo racional y sensato, alejado de la retórica de derrotas y victorias. 

En una situación como la que estamos viviendo, pedimos a los sirios que se adhieran a los principios básicos en los que está de acuerdo la gran mayoría de los sirios:

1. Construcción de un Estado soberano y con un concepto de ciudadanía igualitario.

2. Dignidad y derechos humanos 

3. Igualdad de género: las mujeres son iguales a los hombres.

4. Libertad de expresión y participación política.

5. El Estado de Derecho.

6. Desarrollo económico equilibrado.

Medidas que consideramos necesarias

  • Crear un Consejo Militar Nacional: los oficiales libres deben formar un consejo para supervisar la reconstrucción de un ejército nacional sirio unificado.
  • Convocar una conferencia nacional general que incluya a todas las fuerzas nacionales sirias, sin excluir a nadie, bajo el patrocinio de la ONU. Esta conferencia estaría en consonancia con la reunión del Consejo de Seguridad de la ONU del 18 de diciembre de 2024 para aplicar la Resolución 2254 del Consejo de Seguridad de la ONU, cuyo objetivo es crear un órgano de gobierno de transición, un comité de redacción de la constitución y un órgano judicial independiente para la justicia transicional.
  • Formar un gobierno tecnocrático interino: su mandato finalizará con la elección de un gobierno en virtud de la nueva constitución.
  • Relanzar y desarrollar la red siria para unas elecciones libres y justas. 
  • Crear la Comisión Nacional Siria de Derechos Humanos: una colaboración entre organizaciones de derechos humanos y de abogados para garantizar y proteger todos los derechos humanos en Siria, eliminando toda discriminación contra las mujeres. 
  • Respetar la Declaración Universal de Derechos Humanos: todas las partes deben comprometerse a respetar los principios que Siria ratificó en 1968, distinguiendo así entre quienes apoyan la ciudadanía y la democracia y quienes pretenden reproducir la dictadura totalitaria.
  • Penalizar el discurso del odio y la incitación al sectarismo: promulgar leyes contra el discurso del odio basado en la religión, la raza, la etnia o la nacionalidad y modificar el código penal para aumentar las penas por violencia sectaria sistemática y asesinato.

Puntos adicionales:

  • Ocupación extranjera: el mundo, así como el pueblo sirio, son muy conscientes de la presencia de múltiples fuerzas de ocupación en nuestro país, en particular las tropas usamericanas, turcas e israelíes estacionadas actualmente en suelo sirio. Hemos sido testigos de la flagrante agresión israelí contra el territorio sirio, dirigida contra infraestructuras militares, centros de investigación y fábricas de defensa. Parece existir un acuerdo tácito o una coordinación entre las autoridades de facto, sus partidarios y el ejército israelí para retirarse en los términos israelíes, así como en los de las potencias que apoyan al régimen actual. Sin embargo, no hemos oído ninguna condena del Consejo de Seguridad, de las partes occidentales, ni siquiera una exigencia clara e inequívoca de retirada de todas las fuerzas extranjeras del suelo sirio. Esta es una lección para todos los sirios, que deben trabajar para construir un ejército nacional, que tenga como objetivo la salida de estas fuerzas extranjeras y la preservación de la unidad del territorio, incluido todo el suelo nacional.
  • Sanciones económicas: el pueblo sirio lleva dos décadas sufriendo sanciones unilaterales que afectan a todos los aspectos de la vida. . Rechazamos que el pueblo sirio pague el precio de unas sanciones que fueron provocadas por las prácticas del antiguo régimen, y pedimos el levantamiento inmediato e incondicional de estas sanciones para aliviar el sufrimiento de nuestro pueblo.

Todas estas demandas requieren una acción urgente. El retraso, la dilación o la negligencia son inaceptables. La historia nos enseña que la ausencia de plazos claros conduce a consecuencias catastróficas.

Un llamamiento a la acción:

Tras tres semanas de debates entre las fuerzas políticas y civiles, hemos reconocido la necesidad de organizar la mayor reunión posible para unir a todos aquellos comprometidos con la construcción de un Estado soberano, una ciudadanía inclusiva para los sirios y las sirias y una transición democrática que rompa con la tiranía y la corrupción.  Este encuentro central tendrá lugar en una ciudad siria capaz de acogerlo, con reuniones paralelas por videoconferencia en Ginebra (un tercio de la sociedad siria se halla fuera del territorio sirio, y más de un tercio del país está fuera del control de la Comando de Operaciones) y en las principales ciudades sirias.

El objetivo de este gran encuentro nacional es elaborar una hoja de ruta unificada, fomentar la colaboración entre las fuerzas vivas de la sociedad siria y concebir una Siria que se parezca a los sirios y las sirias. Todos los indicios que estamos viendo hoy muestran que las autoridades de facto pretenden establecer aparatos militares y de seguridad que repitan las tragedias que nuestro pueblo sufrió en Idlib a manos de los mismos responsables que ahora controlan Damasco. Esto incluye la confiscación del poder de decisión de los sindicatos profesionales y la perpetuación de actos de represalia y venganza contra amplios sectores de nuestra población.

Os podeís comunicar con el Comité Preparatorio a través de la página web dedicada a la comunicación y la participación, o también coordinaros con el Comité desde vuestra localidad en Siria para organizar esta reunión que rechaza la exclusión o el alejamiento de cualquier sirio o siria que aspire a evitarle al país una nueva dictadura, los peligros de la guerra civil, la división y la partición. 

¡Viva una Siria libre e independiente!

El Comité Preparatorio de la gran reunión de fuerzas y personalidades civiles y políticas sirias

Para inscribirse, rellene el formulario aquí https://syrnc.org/ 


Suníes, alauíes, drusos, cristianos, árabes, kurdos: un solo pueblo