Stephanie
Guilloud est responsable de la stratégie d’organisation des mouvements au sein
du Project South: Institute for the
Elimination of Poverty and Genocide, basé à Atlanta, en Géorgie. Elle
apporte près de trois décennies d’expérience en matière d’organisation et de
leadership dans le mouvement du Sud et le travail pour la justice mondiale. Elle
a co-créé le site Organizers’ History lié à son action directe en 1999 pour fermer l’Organisation
mondiale du commerce, et a édité le People’s Movement Assembly Organizing
Handbook (Manuel d’organisation de l’assemblée du mouvement populaire) de
Project South.
Desiree S.
Evans est coordinatrice de la communication au sein du Project South. Vivant en
Louisiane, Desiree a 25 ans d’expérience dans l’organisation de la justice
sociale et le travail de plaidoyer, ainsi que dans les relations avec les
médias et la communication.

«Je m’appelle
Mahmoud Khalil et je suis un prisonnier politique. Je vous écris depuis un
centre de détention en Louisiane où je me réveille par des matins froids et où
je passe de longues journées à témoigner des injustices silencieuses commises à
l’encontre d’un grand nombre de personnes exclues de la protection de la loi ».
Ces
dernières semaines, les étudiants Mahmoud Khalil, Rümeysa Öztürk et Alireza
Doroudi ont été enlevés par l’ICE et détenus dans des centres de détention de l’ICE
dans les zones rurales de la Louisiane. La puissante déclaration de Khalil
relie de multiples réalités qui démontrent comment la répression étatique est
activée pour soutenir la montée de l’autoritarisme.
Le fait que
Khalil et d’autres soient envoyés dans des centres de détention situés dans des
villes isolées de Louisiane n’est pas un hasard. La montée de l’autoritarisme
nécessite un État policier, et l’expansion des prisons, de la police et des
centres de détention est extrêmement rentable. Alors que le gouvernement usaméricain
actuel fait disparaître des personnes vers un camp de prisonniers brutal au
Salvador, il déplace également des personnes vers la Louisiane rurale pour
tenter de faire disparaître des personnes à l’intérieur des frontières des USA.
L’histoire
du Sud en matière d’esclavage, d’incarcération, de contrôle social par la
suprématie blanche et la résistance constante de la population font partie d’un
plan qui peut nous aider à comprendre ce qui se passe, pourquoi, qui en
bénéficie et comment riposter.
L’importance
de la Louisiane : isolement, stratégie juridique et profit
Pour
comprendre pourquoi l’emplacement de ces centres de détention est important,
nous devons comprendre le système carcéral usaméricain, ancré dans le contrôle
racial, l’exploitation économique et l’effacement géographique.
Khalil et
Doroudi sont tous deux détenus au Central Louisiana ICE Processing Center à
Jena. Öztürk est détenue au South Louisiana ICE Processing Center à Basile. Les
deux centres de détention sont situés dans des villes rurales éloignées, à
majorité blanche, comptant moins de quelques milliers d’habitants. Ces lieux
présentent des défis importants pour ces détenus, car les centres sont éloignés
des grandes villes, ainsi que de nombreux avocats et organisations de défense
des droits humains.
Cet
isolement est délibéré et stratégique, plaçant les détenus à des milliers de
kilomètres de leurs réseaux de soutien et limitant considérablement l’accès à
un avocat, ce qui rend beaucoup plus difficile la mise en place d’une défense
efficace. Ces sites sont également moins surveillés par le public, car les
médias et les organisations de défense des droits humains n’ont qu’un accès
limité pour surveiller les conditions et rendre compte de ce qui se passe à l’intérieur.
Avec moins de possibilités de visites familiales, les détenus sont de plus en
plus coupés du monde extérieur, isolés à la fois émotionnellement et
physiquement. La détention en milieu rural devient une autre méthode de «
disparition » des personnes.
Ces
dernières années, la Louisiane est devenue l’un des principaux centres de
détention d’immigrants du pays, se classant juste derrière le Texas pour le
nombre de personnes détenues. La Louisiane détient actuellement environ 7 000
immigrants en détention civile. La Louisiane, ainsi que ses voisins, le Texas
et le Mississippi, abritent 14 des 20 plus grands centres de détention de l’ICE
du pays, et disposent également de tribunaux extrêmement conservateurs.
Les
administrations répressives apprécient la Cour du 5e circuit de Louisiane, bien
connue pour son conservatisme, et peuvent souvent obtenir les résultats qu’elles
souhaitent plus facilement que dans d’autres États. C’est un juge fédéral de
Louisiane qui a décidé que Khalil pouvait être expulsé parce qu’il représentait
un risque pour la sécurité nationale en raison de ses convictions et de ses
manifestations en faveur de la Palestine. Un juge de l’immigration de Jena a
récemment refusé la caution à Doroudi. En revanche, le juge fédéral de New York
a estimé que la détention de Yunseo Chung était illégale.
Les centres
de détention fonctionnent comme des outils de punition à part entière. Au fil
des ans, plusieurs centres situés dans la région rurale de la Louisiane ont
fait l’objet de graves critiques pour violation des droits humains.
Öztürk a
déclaré avoir été confrontée à des conditions « insalubres, dangereuses et
inhumaines » dans le centre de Basile, où elle a lutté pour obtenir des soins
médicaux adéquats. Les enquêteurs ont documenté les abus commis dans ce centre,
notamment le fait que les détenus se voient refuser des soins médicaux, qu’ils
reçoivent des produits d’hygiène féminine inadéquats et qu’on leur serve de la
nourriture avariée.
Ces centres
font plus que faire disparaître, contenir et punir. Hier comme aujourd’hui, la
mégaentreprise de prisons privées GEO Group possède et gère le Central
Louisiana ICE Processing Center à Jena (ainsi que le South Louisiana ICE
Processing Center à Basile), en tant que centres de détention à but lucratif.
Anciennement connu sous le nom de Wackenhut Corrections Corporation, tristement
célèbre dans les années 1990 en tant qu’acteur majeur de l’essor des prisons
privatisées à but lucratif, GEO Group a racheté Wackenhut en 2002. GEO Group, l’une
des plus grandes sociétés pénitentiaires privées au monde, détient actuellement
près d’un milliard de dollars de contrats gouvernementaux pluriannuels pour des
prisons, des centres de détention, des transports et de la surveillance.
Cible
elle-même, comme Israël, de stratégies de désinvestissement pour protester
contre la violence systématique, la torture, le travail forcé et les abus, GEO
Group risque de gagner des milliards supplémentaires en contrats fédéraux alors
que l’administration Trump criminalise et rafle les immigrés, les Noirs, les
musulmans et les étudiants.
Envoyés
dans le Sud : du port d’esclaves à la capitale pénitentiaire
La Louisiane
était un site clé dans le commerce intérieur des esclaves, la Nouvelle-Orléans
étant le deuxième port négrier et le plus grand marché aux esclaves du pays, où
les personnes asservies étaient achetées, vendues et transportées dans tout le
Sud des USA.
Pendant l’esclavage,
les esclavagistes utilisaient souvent une expression pour menacer les esclaves
: être « vendus le long de la rivière ». Cela signifiait être vendu plus au
sud, le long du Mississippi, dans les plantations du Sud profond, comme les
tristement célèbres champs de canne à sucre de Louisiane. Pour les esclaves,
cette phrase avait le poids d’une condamnation à mort, symbolisant la
séparation d’avec la famille et une souffrance quasi certaine. Être condamné
plus au « Sud » était un outil d’isolement, de punition et de peur, une pièce
maîtresse du contrôle exercé à l’époque de l’esclavage.
Dans les
années qui ont suivi l’émancipation, cette exploitation a évolué au lieu de
disparaître, jetant les bases du rôle central de l’État dans l’essor de l’incarcération
de masse. De l’affermage des condamnés et du travail pénal à l’époque de Jim
Crow au complexe industriel carcéral moderne, la Louisiane a longtemps profité
des systèmes qui criminalisent et réifient les corps noirs. En fait, la
Louisiane a accueilli la première prison privatisée du pays en 1844, un
établissement qui a par la suite fait appel à une main-d’œuvre anciennement
esclave à des fins lucratives.
Photographie de 1934 de prisonniers d’Angola, prise par le folkloriste Alan Lomax, avec au premier plan le chanteur de blues Huddie « Lead Belly » Ledbetter, emprisonné pour tentative d'homicide, libéré plus tard dans l'année
L’héritage
de l’époque esclavagiste est peut-être incarné de la manière la plus frappante
aujourd’hui par le tristement célèbre pénitencier de l’État de Louisiane, mieux
connu sous le nom d’« Angola », qui est la plus grande prison de haute sécurité
des USA. Il est situé sur le site isolé d’une ancienne plantation d’esclaves, d’une
superficie de 18 000 acres [7 284 ha], et continue d’exploiter sa
ferme en recourant à la main-d’œuvre carcérale. Des hommes incarcérés, noirs
pour la plupart, travaillent la terre pour récolter entre autres du coton,
souvent pour quelques centimes de l’heure, dans des conditions difficiles,
chaudes et inhumaines, sous la surveillance de gardiens de prison armés et à
cheval. C’est une image sinistre, qui s’est reflétée à la frontière du Texas en
2021, lorsque des agents de la patrouille frontalière usaméricaine se sont
déplacés à cheval avec des fouets pour poursuivre et capturer des immigrés
haïtiens.

Les groupes
de pression qui prônent une réforme de la justice pénale ont joué un rôle clé
dans la réduction de la population carcérale en Louisiane ces dernières années.
Mais aujourd’hui, la détention des immigrants menace de remplacer ces chiffres
en baisse, en particulier dans les zones rurales.
L’augmentation
de la détention d’immigrants en Louisiane est parallèle à l’utilisation
historique des prisons rurales du Sud et des camps de travail pour faire
disparaître les personnes marginalisées de la vue du public. Les installations
de l’ICE en Louisiane participent à une forme moderne de contrôle racial en
détenant des immigrants et des dissidents politiques : ces installations sont
transformées en sites où des corps volés sont enfermés à des fins de profit et
de punition - loin des yeux, loin du cœur.
Ces centres
de détention de Louisiane perpétuent la logique de l’esclavage usaméricain : des
corps noirs et bruns, enfermés et exploités dans des communes rurales à des
fins lucratives. Les architectes de la politique d’immigration des USA ont
commencé à moderniser ce que la Louisiane a perfectionné pendant des siècles :
le contrôle par la punition, le profit par l’emprisonnement et le silence par l’isolement.
Ce n’est pas
une coïncidence si tant d’organisateurs propalestiniens ont été envoyés en
Louisiane. Mais il y a un autre aspect de l’histoire du Sud qui pourrait guider
notre réponse. La résistance fonctionne.
L’importance
de Jena : un nœud de répression et de résistance
Lorsque nous
parlons de la montée du fascisme aux USA et dans le monde, nous nous souvenons
que le Sud des USA a conçu le schéma directeur d’une grande partie du fascisme
européen et de l’apartheid sud-africain sous la forme de l’esclavage et de Jim
Crow. Les systèmes imbriqués de suprématie blanche existent toujours dans le
domaine social, dans les écoles, au sein de la police et dans les tribunaux. L’affaire
des « 6 de Jena »
montre que tous ces systèmes protègent le racisme blanc et tentent de contenir
l’indignation des Noirs.
Avant d’être
récemment sous les feux de la rampe, la petite ville de Jena, en Louisiane,
était surtout connue pour l’affaire des 6 de Jena. En 2006, après que des nœuds
coulants ont été accrochés à l’« arbre blanc » du lycée de Jena, six étudiants
noirs ont été arrêtés et inculpés de tentative de meurtre pour avoir
prétendument battu un jeune Blanc dans un contexte d’escalade des tensions
raciales. Le jury était entièrement blanc et Mychal Bell, âgé de 17 ans, a été
jugé comme un adulte et reconnu coupable. L’affaire est devenue un point chaud,
car le jugement a suscité l’indignation nationale face à l’injustice raciale
affichée. Vingt mille personnes se sont rassemblées dans la petite ville de
Louisiane le jour de la condamnation de Mychal Bell pour protester contre le
procès.
Jena, 20 septembre 2007
Les tensions
raciales et les violences liées aux « 6 de Jena » ont commencé juste un an
après que l’ouragan Katrina a mis en lumière les réalités du racisme, des
décennies après les avancées du mouvement des droits civiques. « Katrina a fait
prendre conscience aux Noirs qu’ils étaient des citoyens de seconde zone dans
ce pays. Il a mis en lumière les souffrances endurées par les Noirs. Lorsque
leurs abris et leurs moyens de subsistance leur ont été enlevés, ils ont été
traités de pilleurs et laissés à l’abandon », a déclaré Assata Richards, de l’université
de Pittsburgh, à propos de la montée des tensions à Jena à l’époque.
L’affaire des
6 de Jena montre également le pouvoir de la protestation, de l’organisation et
de la construction d’un mouvement. Plus de 20 000 personnes sont descendues à
Iéna en septembre 2007. Plus de 100 campus à travers le pays ont organisé des
manifestations et des débrayages. Ces manifestations massives menées par des
jeunes Noirs étaient le signe avant-coureur des manifestations « Black Lives
Matter » et des soulèvements en faveur de la justice raciale à venir.
Bien qu’ils
aient été accusés de tentative de meurtre et que Bell ait été jugé en tant qu’adulte,
les charges retenues contre lui ont finalement été annulées et les autres
adolescents noirs n’ont été condamnés qu’à une simple amende. Lorsque nous nous
organisons et refusons de permettre aux systèmes répressifs d’isoler et de
faire disparaître notre peuple, nous pouvons gagner.
Jena, en
Louisiane, et l’industrie pénitentiaire privatisée qui enferme les militants propalestiniens
représentent un ensemble de systèmes qui renforcent la suprématie blanche, la
rentabilité des prisons et la répression anti-contestation. Ils reflètent un
héritage continu de ciblage des personnes marginalisées, en particulier des
corps noirs et bruns, à des fins de punition et de contrôle.
Jena
témoigne de la réalité multiforme de la répression étatique raciste et de la
violence sociale, mais elle peut aussi rappeler le pouvoir de l’organisation
pour mettre fin à l’injustice.
Pourquoi
nous devons être attentifs
La
disparition et les détentions d’organisateurs propalestiniens sont une punition
directe pour les puissants campements de jeunes du printemps 2024. Si nous
continuons à montrer notre puissance pendant cette période, nous serons
confrontés à davantage de répression. Plus de 40 projets de loi anti-manifestations
ont été introduits en 2025 à travers les USA. Ces lois viendraient s’ajouter
aux lois existantes visant les manifestations, les organisations à but non
lucratif, l’entraide et les fonds de cautionnement.
À mesure que
les mouvements se développent, la répression de l’État s’intensifie. Et les
entreprises privées sont prêtes à en profiter. Le cours de l’action de GEO
Group a doublé après les élections de novembre.
Cours des actions GEO GROUP au 1er mai 2025
Le complexe
industriel carcéral est une cible majeure contre laquelle nous pouvons nous organiser
pour le démanteler. L’omniprésence de l’État policier et des systèmes
pénitentiaires élargit la base des personnes qui sont affectées et qui peuvent
être organisées pour résister. Des centres de détention de l’ICE à la
surveillance de nos quartiers, presque toutes les communautés sont concernées.
Les lycéens et les collégiens doivent faire face à une présence policière
accrue. La criminalisation de la dissidence est en train d’être codifiée à tous
les niveaux de la législation locale, étatique et fédérale.
Les
manifestations du mouvement en 2007 ont changé l’issue de l’affaire des 6 de
Jena et ont fait progresser la justice raciale. Nous ne pouvons pas rester
silencieux aujourd’hui alors que des personnes sont isolées, confinées et
expulsées. Nous devons être courageux, et nous devons le faire collectivement.
Les
nouvelles quotidiennes sur les disparitions, les détentions et la
criminalisation accrue de l’activité des mouvements peuvent être
décourageantes. Il est essentiel de comprendre les liens actuels et
historiques, et nos stratégies sont plus solides lorsqu’elles s’appuient sur
une analyse claire de ce qui se passe, de ceux qui en bénéficient et des forces
qui sont affectées et en mouvement. En ce moment de danger à plusieurs niveaux,
notre responsabilité est d’évaluer les liens et les modèles afin d’agir de
manière décisive et stratégique.
En tant qu’organisatrices,
nous posons les questions suivantes : pourquoi des personnes sont-elles
enlevées et envoyées dans des prisons lointaines ? Qui profite matériellement
de l’expansion de l’État policier ? Que pouvons-nous apprendre de l’histoire
sur la manière dont l’opposition se déplace ? Que pouvons-nous apprendre des
mouvements qui, aux USA et dans le monde, ont affronté des États autoritaires ?
En tant
qu’organisatrices, nous le savons : La solidarité des mouvements est nécessaire
pour prévenir et démanteler les États autoritaires.
En tant qu’organisatrices,
nous le savons : La solidarité du mouvement est nécessaire pour prévenir et
démanteler l’autoritarisme et le système carcéral qui est nécessaire pour le
maintenir en place. Démasquez les formes d’expansion de la police, de la
surveillance, des prisons et de la détention dans votre communauté et
organisez-vous pour les dénoncer et les éliminer.
Le projet
sioniste va bien au-delà de l’État d’Israël et de son génocide à Gaza. Alors
que les USA soutiennent et aident le génocide, la violence de l’État augmente
pour contenir notre résistance. Dans tout le pays, les étudiants luttent contre
une répression accrue et des mesures disciplinaires, et les universités font
face à des menaces existentielles sur leur autonomie et leur liberté. Un
exemple de la portée du sionisme aux USA est le Georgia International Law
Enforcement Exchange (GILEE), un programme d’échange de policiers basé sur un
campus universitaire qui forme la police usaméricaine aux tactiques militaires
de l’apartheid et développe les technologies de surveillance israéliennes à
Atlanta. Mais les étudiants de l’université d’État de Géorgie s’organisent pour
mettre fin à ce programme.
Juillet 2022: 16 policiers de Géorgie et du Tennessee suivent un stage de deux semaines en Israël dans le cadre du programme GILEE, lancé en 1992
Les jeunes
établissent des liens et nous montrent à tous comment être courageux, depuis
les lycéens qui ont manifesté pour protester contre le racisme des procès de
Jena 6 jusqu’à ceux qui luttent contre Cop City à Atlanta, en passant par les
campements de 2024. La solidarité et le soutien à l’organisation des jeunes et
des étudiants en ce moment sont essentiels pour que nous soyons tous libres.
Mahmoud
Khalil, prisonnier politique dans le contexte actuel de montée du contrôle
autoritaire, nous le rappelle : « Les étudiants sont depuis longtemps à l’avant-garde
du changement : ils ont mené la charge contre la guerre du Viêt Nam, se sont
tenus en première ligne du mouvement pour les droits civiques et ont mené la
lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Aujourd’hui encore, même si le
public ne l’a pas encore pleinement compris, ce sont les étudiants qui nous
guident vers la vérité et la justice ».